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Huit farces pour collegiens

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Huit farces pour collegiens
7 août 2010

Germain: tout sauf un pantin ! (Août 2009)

Germain Lenain est difforme. Sa voix est est rocailleuse, il jure, hurle... Et les enfants adorent ! Ce héros de fortune doit de l'argent a Gaston. Alors que la sorcière farfelue veut détruire la planète, Gaston propose à Germain, en échange de ce qu'il lui doit, d'aller combattre la mal. La trame principale n'est qu'une ossature, car les enfants, par leurs cris et réactions, sont susceptibles de faire évoluer différemment l'aventure de Germain.

Au plus prés du public
La compagnie des milles et une vies œuvre dans la région depuis le 3juillet, et jusqu'au 16 août. Dix communes d'Artois Comm. et sept communes du Syndicat Intercommunal de la région d'Arleux ont été et seront des terres d'accueils pour ces itinérants du théâtre.Mercredi 5  août la compagnie devait donner son office dans le jardin de la salle polyvalente, mais les nuages gris et les quelques goûtes l'ont poussés a se mettre à l'abri.Rien de stressant pour cette association qui est tout-terrain, qui a toujours une solution de repli. Elle présente aussi bien ses spectacles en intérieur, les marionnettes sont des œuvres maison, uniques de par leurs volontaires imperfections, et le castelet (cette boîte noire où se cachent les marionnettistes) est lui aussi une pure création. Fabrice Levy-Hadida anime depuis 10ans cette compagnie professionnelle. Le temps passant, il a su rassembler des dizaines de partenaires (Artois Comm, Le Sira, la région pour être au plus prés des publics les plus divers. La compagnie fait perdurer une tradition centenaires, le théâtre ambulant, dont la venue dans les villages était un moment de découverte et d'évasion. Des moment d'évasion, la compagnie en a fait connaître, lors de son intervention dans la prison de Loos en 2006. Et depuis, tous les ans, avec leurs tournées d'été, les membres de la compagnie veulent poursuivre ce travail, rendre à la population cet art qui lui appartient, et faire du théâtre au plus prés des gens.

Retour aux sources

La marionnette n'est pas un bouffon sans âme. C'est tout le combat de al compagnie.

. A travers le filtre de l'âge, chacun trouvera le message qu'il a bien voulu entendre. Alors que Germain échoue dans sa mission, la sorcière lui jette un mauvais sort:

Les enfants rigolent en voyant Germain, devenu simple tête en plastique, et les grands apprécient le message que la compagnie veut faire passer. Un spectacle altermondialiste en somme : les enfants rient de bon cœur et les parents se réjouissent des messages sous-entendu. Dans leur militantisme artistique, les membres du l'association veulent aussi offrir une réelle sensibilisation à cet art. Ils passent par des stages découverte pour les centre de loisirs, et par des initiations à la manipulation de marionnette à gaine, les participants peuvent même passer derrière le castelet. Nathalie Delannoy, adjointe au maire et responsable du centre d'Annezin avec Daniel Kubat (adjoint à l'école) à invité les ainés de la ville. <On a voulu que cela soit aussi un  moment de partage entre les aînés et les enfants. Tout le monde est ravi> explique-t-elle, alors que l'on entend les éclats de rire de la salle. <Le partenariat fonctionne bien avec la compagnie. On voudrait poursuivre l'expérience à la rentrée avec la création, par exemple, de stages hebdomadaires dans la commune. >

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6 août 2010

Création en chemin (automne 2009)

Belle initiative que celle des deux structures de coopération intercommunale (Aglomération Artois Comm et Syndicat intercommunal de la région d'Arleux) qui ont toutes deux confié à une équipe artistique, la compagnie Les Milles et une vies, le soin d'organiser une tournée de sensibilisation des publics à la marionnette. La marionnette prés d'chez vous acte 1 proposait aux populations des villages traversés d'assister en journée ou le soir à la diffusion de petites formes marionnettiques ou de prendre part à des stages d'initiation. Une tournée spécialement conçue pour investir les espaces publics et espaces verts, en toute autonomie. L'un des spectacles présenté était même en cours de création pendant la tournée, ce qui a permis aux spectateurs de suivre chaque soir des numéros en construction.

1 août 2010

LE BOURRICOT

(scène à trois) en italique = action a faire
ELLE - Moi, je te dis que ça se peut pas !
LUI- Et moi, je te dis que ça se peut !
ELLE- Moi, je te dis qu'il faut pas !
LUI- Et moi, je te dis qu'il faut !
ELLE- Tu n'as pas le droit de faire ça !
LUI- J'en ai le droit, que je te dis !
ELLE- Enfin, quoi, je suis ta femme, oui ou non ?
LUI- Justement parce que tu es ma femme
ELLE- Alors, là je ne comprend plus !
LUI- Hé là mon Dieu, qu'elle est bête ! C'est pourtant simple: tu es ma femme, tu viens de le dire ?
ELLE- Ben, oui
LUI- Donc, je suis ton mari, par le fait
ELLE- Ben, oui
LUI- Don tu dois m'obéir!
ELLE- T'obéir, t'obéir, moi je veux bien... mais ça dépend pour quoi !
LUI- Y a pas de "ça dépend" ! Tu dois m'obéir, c'est tout !
ELLE- Mais t'a pas le droit de me chasser !
LUI- Et pourquoi que je te chasserais pas ?
ELLE- Ben ...
LUI- C'est moi l'homme, oui ou non ?
ELLE- C'est toit l'homme, oui, mais ...

LUI- Alors, si c'est moi l'homme, c'est moi qui décide
ELLE- Bon. Admettons. Tu es l'homme, tu décide.Tu as peut-être le droit de me chasser ...
LUI- Là ! Tu voix bien !
ELLE- Mais t'as pas le droit de me vendre !
LUI- En voilà bien une autre ! Et pourquoi donc ?
ELLE-  Ben, j'sais pas, moi ...
LUI- Tu vois bien ! Tu sais pas !
ELLE-  Enfin quoi, je suis une femme !
LUI- Est-ce que je te dis le contraire ?
ELLE- Je suis ta femme

LUI-  Et moi je suis ton mati. Tu dois m'obéir.
ELLE-  Mais moi, je t'aime !
LUI-  Raison de plus. Si tu m'aimes, tu dois être contente de me rapporter de l'argent.
ELLE-  Et si je ne veux pas ?
LUI-  Si tu ne veux pas, c'est autre chose. Tu voix ce bâton ?
ELLE (reculant) - Non, non !
LUI- Je vois que tu m'as compris. Alors ?
ELLE- C'est bon, tu es le plus méchant. Fait donc ce que tu veux.
LUI- Voilà comme j'aime t'entendre causer. A présent, écoute-moi bien.
ELLE- Je t'écoute.
LUI-  Voilà: tu es un bourricot.

ELLE- Je t'écoute.
LUI-  Voilà: tu es un bourricot

ELLE-  Pardon ?
LUI-  Je te dis qui tu es un bourricot. T'es sourde ?

ELLE- Mais c'est pas vrai ! Je suis pas un bourricot !
LUI-  La v'la qui recommence ! Tu n'as donc rien compris ?

ELLE- Mais ...
LUI- Ecoute et ne me fais pas répéter trente-six fois la même chose. Tu sais bien que nous sommes pauvres ?

ELLE- Oui, je le sais !
LUI-  Que nous n'avons plus d'argent ?

ELLE-  Oui ... Non !
LUI-  Que nous n'avons plus rien à manger, est-ce vrai ?

ELLE- Non ... Oui !
LUI-  Il faut donc que je te vende !

ELLE-  Oui... Non...
LUI-  Quoi ?

ELLE- Bon, d'accord.
LUI-  Seulement je ne peux pas te vendre comme femme, parce que, comme femme, t'es trop moche. Alors, je te vends comme bourricot.

ELLE- Mais, voyons... est-ce que j'ai l'air d'un bourricot ?
LUI-  Ca, ce n'est pas ton affaire, c'est la mienne. Alors, maintenant, tu fais ce que je te dis, tu ferme ta grande gueule et tu ne répond que si je t'interroge. D'accord ?

ELLE-  Comme tu veux. Mais ...
LUI-  Plus un mot! Je t'annonce !

(Ton du bonimenteur de foire.)

Approchez, mesdames, messieurs !

Ouvrez l'œil, ouvrez les yeux  !         

J'ai un bourricot à vendre!   

Il est à qui veut le prendre!   

C'est un joli bourricot,

Bien solide, bien costaud,

Qui vous fera ben d'l'usage !

Si un jour il n'est pas sage,

Quelques bons coups de bâton

Le mettront à la raison !

ELLE - Non, mais dis donc !

LUI - Toi, tu la boucle !

LE CLIENT  ( C'est un deuxiéme paysan, grand et fort. Il s'approche) - Pardon, m'sieur, excuse-moi si je me trompe ... J'entend dire comme ça que vous auriez un bourricot à vendre ?

LUI- Parfaitement, monsieur.

LE CLIENT - Et où est-il ?

LUI - Ici.

LE CLIENT - Où ça, ici ?

LUI - Ben, ici ...(un temps) - Vous ne voyez pas clair ?

LE CLIENT - Vous ne voulez pas dire que madame ...

LUI - C'est pas une madame, c'est un bourricot.

LE CLIENT - Excuse-moi, mais ... elle n'en a pas l'air !

LUI - Elle n'en a pas l'air, mais c'est un bourricot !

LE CLIENT - Et ... qu'est-ce qui me le prouve ?

LUI - Comme ça, ce qui vous le prouve ? Est-cr que par hasard vous me prendriez pour un menteur ?

LE CLIENT - Je ne dis pas ça, mais ...

LUI - Ce qui vous le prouve, c'est ma parole d'abord ... et puis la sienne ensuite ! (A elle)  - Pas vrai, que t'es un bourricot ?

ELLE - Oui, oui, je suis un bourricot !

LE CLIENT - Alors, si c'est lui qui le dit... Mais au fait !

LUI - Quoi ?

LE CLIENT  - Un bourricot, ça ne parle pas !

LUI - Les autres, non, mais celui-ci, si !

LE CLIENT - Ben comment que ça se fait ?

LUI - Parce que c'est... un bourricot savant !

LE CLIENT - Ah ! bon ! Mais dites-moi : je ne vois pas ses oreilles.

LUI - Ben, les v'la ses oreilles !

LE CLIENT - Mais elles sont toutes petites.

LUI - Les souris les lui ont mangées.

LE CLIENT - Ah ! bon ! Mais ses sabots...

LUI - Ben, les v'las, ses sabots !

LE CLIENT - Oui, mais ... ce sont des sabots de gens, ce ne sont pas des sabots de bourricot !

LUI - Et qu'est-ce que ça peut foutre, du moment que ce sont des sabots ?

LE CLIENT (Il recule d'un pas ) -  Ouais, ouais... Tout de même, pour un bourricot... il a une drôle d'allure !

LUI - Qu'est-ce que vous lui trouvez, à son allure ?

LE CLIENT - Ben, par exemple, il y a des mains... C'est la première fois que je vois un bourricot avec des mains !

LUI - Ça, c'est la race.

LE CLIENT - La race ? Quelle race ?

LUI - Une nouvelle race, comme ça. Le bourricot à mains. Ça lui permet de prendre les paquets, de se charger lui-même. C'est trés pratique !

LE CLIENT -  Ça, pour être pratique... Mais ce n'est pas tout: il marche sur les pattes de derrière, votre bourricot...

LUI - Oui. Et alors ?

LE CLIENT - Alors, comment voulez-vous que je le charge ?

LUI - Faites-lui portez des sacs, des colis sur l'épaule, une lessiveuse sur la tête, ou tirer une charrette ...

ELLE (protestant) - Une charrette, tu vas fort !

LUI (menaçant) - Tu vas la boucler, oui ?

LE CLIENT - Mais... il raisonne, en plus ?

LUI - Oui, de temps en temps... Mais faut pas le laisser faire !

LE CLIENT - Ça aussi, c'est la race ?

LUI - Oui, c'est la race.

LE CLIENT - Vous ne retrouverez pas ça... bizarre ?

LUI- Non, je ne trouve pas ca bizarre. Et même c'est bien utile !

LE CLIENT-  Utile, comment ça donc ?

LUI- Ben oui, puisqu'il comprend le français... Il peut pas faire semblant d'ignorer ce qu'on lui veut ... Alors il faut qu'il obéisse, pas vrai ? Ou bien qu'il dise pourquoi ?

LE CLIENT - C'est juste. Mais dans ce cas, je peux l'interroger ?

LUI (récitant) - Euh... Oui, si vous voulez... Mais je vous préviens: il est trés bête !

LE CLIENT-  Aucune importance... Dis-moi donc, bourricot !

LUI- Eh bien quoi ? Réponds donc! Tu vois bien que monsieur te cause !

ELLE- Oui, monsieur ?

LE CLIENT- C'est vrai que tu peux porter des sacs, des colis... et traîner une charrette ?

ELLE- Pour la charrette, faut pas charrier quand même... Mais je peux tirer un diable, ou pousser une brouette, ça oui !

LE CLIENT- Je vois. Tu n'es pas très costaud ?

ELLE- Je ferai ce que je pourrai.

LE CLIENT- Sera-tu content, au moins, si je t'achète ?

ELLE- Moi ? Je m'en fiche pas mal !

LUI (furieux) - Non, mais dis donc ! Qu'est-ce que c'est que ces manières ? Tu peux pas être poli ?

LE CLIENT- Mais, laissez-la, cette brave bête, elle m'a dit ce qu'elle pensait... Au fait, qu'est-ce qu'il mange, ce bourricot ? De l'herbe, du foin, de l'avoine ?

LUI - Rien de tout ça ! Faites pas de cuisine exprès pour lui ! il mangera comme vous !

LE CLIENT - Comme moi ?

LUI - Exactement ! Qu'est-ce que vous mangez, vous ?

LE CLIENT- Je mange de la soupe, de la légume, de la viande, du fromage ...

LUI- Eh ben, lui, c'est pareil !

LE CLIENT- Mais dites donc, ça revient cher, tout ça !

LUI- Dame ! C'est un bourricot savant !

LE CLIENT- C'est bon. Combien en demandez-vous ?

LUI- Ben, au début, comme ça, je pensais deux millions...

LE CLIENT (sursautant)- Quoi ?

LUI- Mais après, je me suis dit que c'était peut-être un peu trop ...

LE CLIENT- Oui, un peu !

LUI- Et puis vous me plaisez, vous avez une bonne tête...

LE CLIENT- Merci !

LUI- Et puis je suis pressé de vendre, j'ai besoin d'argent, vous avez de la chance ...

LE CLIENT- Tant mieux !

LUI- Alors, pour vous, ce sera cinq cent mille francs!

LE CLIENT- Je vois, je vois... (Un temps) - Alors, moi je vous en offre, disons... deux francs cinquante !

LUI (sursautant) - Combien ?

LE CLIENT- Deux francs cinquante

LUI- C'est une plaisanterie, non ?

LE CLIENT- Pas du tout

LUI- Vous n'êtes pas sérieux ?

LE CLIENT - Si, si je suis très sérieux ! Deux francs cinquante.

LUI- Mais c'est de l'exploitation, du vol, de l'assassinat ! J'aimerais mieux le manger, mon bourricot, plutôt que de le donner pour un prix pareil !

LE CLIENT - C'est bien, ne pleurez pas ! Mettons trois francs, allez...

LUI- Écoutez-moi: quatre cent cinquante mille francs, et puis n'en parlons plus.

LE CLIENT -Bon, je vois que vous êtes raisonnable. Puisque vous insister, j'irai jusqu'à cinq francs, pour vous faire plaisir.

LUI- Cinq francs ? Mais vous ne vous rendez pas compte ! J'ai une femme et des enfants ! Vous voulez qu'ils meurent ?

LE CLIENT - Sans blague, vous avez des enfants ?

LUI- Mais oui ! Des tas d'enfants !

LE CLIENT - Je l'ignorais, toutes mes excuses. Alors six francs

LUI- Soyons sérieux: quatre cent tente mille.

LE CLIENT - Six francs

LUI- Quatre cent vingt mille.

LE CLIENT - six.

LUI- Allons, puisque je vois que vous voulez ma mort, tant pis. Quatre cent mille, c'est mon dernier prix

LE CLIENT - Six francs, pas un centime de plus

LUI- Alors, si c'est comme ça... (Il fait mine d'enmener sa femme)

LE CLIENT -Eh là ! Où allez-vous ?

LUI- Je vais tuer mon bourricot ! J'en ferai des saucisses !

LE CLIENT - Vous tenez donc à m'écorcher ? C'est bon pour vous rendre service, j'irai jusqu'à sept francs... Sept francs cinquante !

LUI- Sept francs cinquante ! Le prix d'un café-créme ! Vous n'iriez même pas jusqu'à dix !

LE CLIENT - Ben, eh bien dix, tenez ! Si c'est pas malheureux !

LUI- Vous avez dit dix ?

LE CLIENT - Dix francs, ou, je l'ai dit !

LUI- Une fois, deux fois, trois fois ?

LE CLIENT - Ah ! mais non, par exemple ! Moi, je ne suis pas d'acord !

LUI- Non, mais de quoi, tu te mêles ?

ELLE - Je vaux beaucoup plus que ça !

LE CLIENT -Ah, ben, ça, par exemple !

LUI - Là! Vous voyez ? C'est le bourricot lui-même qui le dit ! (A elle) Combien tu vaux, alors ?

ELLE - Je vaux bien cinquante francs !

LUI - Brave bête ! (Au client) - Vous l'avez entendu ? Alors, c'est cinquante francs !

LE CLIENT -

LUI -

LE CLIENT -

LUI -

LE CLIENT -

LUI -

 

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